Le prix du livre d’histoire des Outre-Mer est né d’un désir et d’un constat.

Le constat, tout d’abord, que l’histoire des Outre-mer ne se résume pas à celle de la traite négrière ou bien encore à des clichés de paysages tropicaux, équatoriaux, africains ou même américains qu’on veut si souvent nous imposer.

L’histoire des Outre-mer explore les diversités des cultures nées d’une rencontre et d’une découverte.

Cette découverte de ces territoires ultramarins correspond à un basculement où les représentations du monde occidental sont transformées et fécondées. Cette découverte se veut aussi celle de celles et ceux qui occupèrent ces terres et disparurent par la maladie et la violence – les Taïnos et autres Amérindiens Caraïbes – de ces aventures de liberté – pirates et corsaires – de la projection de nouveaux espaces coloniaux – l’expédition de Kourou – de l’expérience de nouvelles douleurs comme de l’esclavage ou de marqueurs forts de l’identité géographique tels les bagnes de Guyane.

Plan de la nouvelle colonie sur la rivière Kourou,
(Guyane), 1764, Archives nationales d’Outre-mer.

Une des première drague de chercheur d’or
en Guyane sur le haut Lézard, 1907. BNF

Pointe-à-Pitre après l'incendie de 1875, Guadeloupe.
BNF

Planche V, Description géographique de la Guyane,
J.N. Bellin, Paris, Didot, 1763.

Plan de la nouvelle colonie sur la rivière Kourou,
(Guyane), 1764, Archives nationales d’Outre-mer.

Une des première drague de chercheur d’or
en Guyane sur le haut Lézard, 1907. BNF

Pointe-à-Pitre après l'incendie de 1875, Guadeloupe.
BNF

Planche V, Description géographique de la Guyane,
J.N. Bellin, Paris, Didot, 1763.

Ces projections, ces entreprises qui s’échelonnent sur plusieurs siècles, ces récits parfois anthropologiques signalent le regard que l’ailleurs a nourri et dont il a forgé des cultures communes dans le temps. Cette histoire – parfois instrumentalisée pour diviser et nourrir le grand jeu des passions politiques – nous éclaire sur ce que nous sommes et ce que nous pouvons être. Leur objectivation contribue alors à les rendre moins politiques. Objectiver, cela signifie étudier. Or, la recherche historique sur les Outre-mer demeure insuffisamment soutenue, et ce au sein même des universités d’Outre-mer.

C’est pour pour encourager de manière positive cette recherche, pour affirmer ce désir de transmission que le prix des Outre-mer est né. Il repose sur un jury que la passion, la rigueur et la réputation réunissent.

Le prix du livre d’histoire des Outre-Mer est né d’un désir et d’un constat.

Comment est née l’idée d’un prix du livre d’histoire des Outre-mer ?

Association Outre-mer Développement : L’association Outre-mer Développement a créé le prix du livre d’Histoire des Outre-Mer en 2017. Fréderic Régent, alors Président du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’Esclavage, a accepté de présider le jury en partageant cette présidence avec sa collègue Marion Tayart de Borms, spécialiste de l’histoire de la Guyane et directrice éditoriale.

Quel a été le moteur dans la création du prix du livre d’histoire des Outre-mer ?

Frédéric Régent : L’intérêt était de diffuser les connaissances historiques sur les outre-mer au plus grand nombre et offrir une meilleure visibilité aux historiens qui se spécialisent sur la recherche de cette histoire.

Marion Tayart de Borms : L’objectif est aussi éditorial, puisqu’il permet de stimuler l’édition afin qu’elle se lance dans ces projets qui demeurent encore trop circonscrits à quelques maisons spécialisées. Nous avons d’ailleurs remarqué qu’entre le premier prix, le deuxième et le troisième, un plus grand nombre de maisons publiaient des ouvrages concernant l’histoire des outre-mer.

Quel souvenir gardez-vous de la première remise du prix en 2017 ?

Frédéric Régent : Le premier prix a été remis à Bernard Gainot, un historien dont j’admire beaucoup le travail, dans un lieu prestigieux, la Bourse du commerce. Ce fut un beau moment avec la coprésidente Marion Godfroy-Tayart de Borms et tous les membres du jury.

Marion Tayart de Borms : C’était un moment très tendu, très émouvant, et très riche. Le lauréat n’était pas n’importe lequel. Bernard Gainot a contribué à la formation de nombreux étudiants pour l’histoire des Outre-Mer. Son livre, aussi, exprimait la clef de voute d’une vie d’historien, et pouvait être lu par le plus grand nombre.

Édition 2022 en cours. Remise du prix le 14 mai 2022.

Nouvelle aventure, avec la remise du prix à l’ethnologue Michèle- Baj Strobel pour Les Gens de l’Or, collection Terres Humaines. Le prix célèbre cette fois un travail qui interroge la permanence d’un mythe en espace géographique donné, et les liens avec la créolité, en Guyane, et tout particulièrement dans le village de Maripasoula.

Voir le résumé ou acheter Les Gens de l'Or

Journée Outre Mer développement. Réunir en une seule journée le monde économique, politique des outre mer. A cette occasion, le tout premier prix du livre d’histoire des Outre Mer est remis à l’historien Bernard Gainot, professeur émérite à l’université de Paris I pour L’empire colonial français de Richelieu à Napoléon, chez Armand Colin.

Voir le résumé ou acheter le livre ou l'e-book L’empire colonial français de Richelieu à Napoléon

Regarder la vidéo de la remise du tout premier prix.

Regarder l'introduction de la première Journée Outre-Mer Développement, le 18 novembre 2017 au palais Brongniart à Paris, interview animée par Harry Roselmack , journaliste TF1, avec Jean-Marc Mormeck, Délégué interministériel pour l’égalité des chances et Cyril Comte, Président de la JOMD.